L’année 2024 marque les 70 ans de la reconnaissance de l’Institut des Maternités Catholiques en Congrégation diocésaine avec vœux publics. Une belle occasion pour les sœurs de faire mémoire de cet événement important pour leur Institut : la façon dont il a été vécu et toutes les étapes successives qui l’ont précédé.
C’est aussi une façon de rendre hommage à chacun de nos fondateurs pour leur part active dans tout ce processus, mais également à toutes les pionnières de l’Institut qui n’ont pas ménagé leur peine et ont vécu dans la foi chacune de ces étapes. En effet, il n’était pas évident que des religieuses puissent être au service de la vie et de la famille en maternité lorsque nous avons été fondées il y a 100 ans… L’Eglise était très prudente afin de protéger le vœu de chasteté… Mais la Providence est passée par l’intuition et l’audace de nos 4 Fondateurs, sans oublier celles des Papes Pie XI, Pie XII… et bien sûr de Saint Jean Paul II qui nous reconnaitra de droit pontifical en 1982.
Notre histoire en témoigne bien :
– Au début du 20e siècle, Monsieur Lantelme, père de famille, désire ouvrir une maternité pour les ouvrières de son usine de textile à Jallieu, petite ville d’à peine 8000 habitants en 1920. Il constate en effet que celles-ci vivent mal leur maternité compte tenu de la précarité, des risques sanitaires, des fragilités conjugales. A cette époque, il n’y a des maternités que dans les très grandes villes sinon on accouche à la maison, au mieux avec une sage-femme. Pas de sécurité sociale, pas de congé maternité, ni d’antibiotiques… M. Lantelme lui-même est blessé dans sa paternité par le handicap de son ainé lié à une naissance difficile à la maison. Or, profondément chrétien, il sent la nécessité de faire quelque chose pour permettre aux familles de retrouver la joie d’une nouvelle naissance, accueillie comme un don de Dieu, dans la sécurité et la bienveillance.
– Il demande à sa fille Marie Louise de faire des études de sage-femme afin d’ouvrir cette maternité. Celle-ci obéira et partira se perfectionner pendant 9 ans dans une grande maternité. Mais lorsqu’elle revient pour le projet de son père, elle lui annonce avoir entendu l’appel du Seigneur à se consacrer totalement à Lui et pense partir en Inde avec les Filles de St François de Sales…
– Elle rencontrera providentiellement son évêque, Monseigneur Caillot, qui lui aussi de son côté, cherche comment aider les familles au moment de la naissance. Il a remarqué la précarité des familles, aggravées par la 1e guerre mondiale, mais aussi la progression des courants de pensée sur l’avortement, la contraception, le divorce, … Il verra dans le projet de M. Lantelme et la personne de Marie Louise un signe de la Providence pour aider les familles.
– Il mandatera alors son vicaire général, le Père Emile Guerry, pour accompagner Marie Louise et les jeunes filles venues rapidement l’épauler dans cette œuvre naissante. Mgr Caillot et le Père Emile Guerry iront plusieurs fois à Rome pour demander notre reconnaissance comme congrégation religieuse, suite à l’appel de Marie-Louise et des autres jeunes filles à consacrer totalement leur vie à Dieu à ce service de la vie et de la famille. De nombreux rapports sur les Maternités Catholiques seront présentés à Rome, de nombreuses démarches, courriers, etc. afin d’obtenir cette reconnaissance.
Les témoignages des familles, des couples et des Petites Sœurs viendront souligner au contraire les bénéfices d’un tel apostolat confié à des religieuses :
– Manifester la maternité de l’Eglise et la beauté de l’amour humain et de la vie après les dégâts du jansénisme et du matérialisme athée.
– La complémentarité des états de vie dans l’édification mutuelle… bien avant le synode sur la synodalité !
Des fondations
Le Pape Pie XI aura alors cette belle phrase : « A des besoins nouveaux, il faut des œuvres nouvelles ! ». Suite aux encouragements des Papes, le Père Guerry, qui deviendra archevêque de Cambrai et participera activement au concile Vatican II, écrira alors toute notre spiritualité : une vie filiale, fondée sur le baptême, pour aimer et honorer Dieu notre Père, à la suite du Christ dans l’Esprit saint et aider les parents à découvrir à travers le mariage et l’accueil de leur enfant ce projet d’Amour de Dieu sur l’Humanité auquel ils sont appelés à collaborer.
Après la 1e maternité de Jallieu en 1930, d’autres fondations verront le jour : En 1947 à Cambrai, à la suite de la nomination du Père Emile Guerry là bas comme archevêque. En 1975 à Aix en Provence, en 1983 au Sénégal, en 1990 à Paris. En 1982, Saint Jean Paul II nous reconnaitra de droit pontifical et ne cessera de garder un regard bienveillant sur notre congrégation, même depuis la maison du Père avec la guérison miraculeuse de notre Petite Sœur Marie Simon-Pierre.
Une mission universelle
Quelques soient les époques et les lieux, la mission reste la même : Témoigner de l’amour d’un Dieu qui est Père, de sa tendresse pour chaque homme dès le premier instant de sa conception jusqu’à sa fin naturelle. Chaque Petite Sœur y contribue par toute sa vie, qu’elle soit dans un service de soin auprès des mamans, des bébés, ou bien dans un autre service administratif ou général, ou encore en mission vers les familles et les jeunes.
Que la Vierge Marie, mère de Jésus et notre mère, Saint Jean Paul II, tous nos Fondateurs et Petites Sœurs du Ciel continuent de veiller sur notre Congrégation et de nous aider à vivre toujours plus profondément notre consécration et notre mission au service de la vie et de la famille dans ce monde d’aujourd’hui qui en a tant besoin.
Les Petites Sœurs des Maternités Catholiques
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