Promesse d'Eglise

La Lettre de Promesses d’Église

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La Lettre de Promesses d’Église

En novembre, dans sa lettre, Promesses d’Église revient notamment sur le synode avec le témoignage de sr Christine Danel, xavière, facilitatrice au synode, et fait échos du Comité de suivi des décisions post-CIASE prises par la CEF.

“AU SYNODE, DES PORTES ONT ÉTÉ OUVERTES”

Un entretien avec Christine Danel, religieuse xavière, « facilitatrice » durant ce synode
Propos recueillis par Dominique Quinio après le synode

Soeur Christine Danel, xavière,

Vous étiez facilitatrice au cours du Synode des évêques sur la synodalité qui vient de se clore à Rome. Expliquez-nous en quoi consistait ce rôle ?
Les facilitateurs et facilitatrices, présents à chaque table, devaient aider à ce que soit bien menée la conversation dans l’Esprit ; ils étaient garants du temps, de la répartition équitable d’une parole libre, des moments de silence à respecter. Ils permettaient au groupe d’avancer dans la méthode – qui n’est pas une méthode, d’ailleurs, mais une expérience à vivre.
Les tables étaient organisées par langue et par thème. J’ai donc rencontré successivement des groupes francophones variés, qui avaient choisi tel ou tel thème et qui pouvaient venir d’Afrique, du Canada, de Belgique, du Luxembourg, d’Allemagne… Ce qui m’a touchée, c’est que tous, cardinaux, évêques ou laïcs, sont bien entrés dans la méthode.
il faut dire que les trois jours de retraite qui ont précédé les travaux ont permis une attitude d’écoute, de disponibilité intérieure. Les attentes, les peurs, l’expérience spirituelle de chacun ont pu s’exprimer dans un climat de confiance mutuelle. Ce processus permet d’élaborer, malgré la diversité des cultures et des expériences, quelque chose de commun.

Comment ?
Un point essentiel : ce processus implique que chacun ait travaillé en amont, se soit préparé. Nous avions un premier tour d’écoute de 4 minutes de parole pour chacun. Au deuxième tout, on revenait sur ce qui nous avait touchés dans l’intervention de l’autre. Et le troisième tour permettait de retenir les axes les plus forts, de relever les convergences, les divergences, les propositions, les sujets à approfondir. C’était un temps d’échange pour bien mûrir ce qui devait être transmis à l’assemblée par le rapporteur (élu à la majorité absolue) et se mettre d’accord sur le contenu et la forme de ce texte.

Une méthode très démocratique, finalement ?
Oui, je parlerais plutôt d’une vraie fraternité, personne ne pouvait prendre le leadership du groupe.

Les femmes, les laïcs s’exprimaient librement ?
Oui, cela a bien fonctionné, j’en suis témoin. En fonction des sujets, les participants pouvaient ne pas avoir la même implication personnelle (si l’on est un évêque et que l’on parle des évêques, une femme et qu’on évoque le rôle des femmes…). Cela pouvait être plus compliqué s’il y avait deux membres d’un même pays, un cardinal et une religieuse par exemple : elle pouvait se sentir moins libre. Ce fut peut-être plus difficile pour les tables anglophones (la moitié des tables) : une moins bonne maîtrise de la langue pouvait compliquer la prise de parole.

Au-delà de cette expérience que vous nous faites partager, que pouvons-nous retenir du contenu de la synthèse finale ? Devons-nous en être heureux ou déçus ?
J’ai envie de vous renvoyer la question ! Nous sommes engagés dans un processus, comme sur un lourd paquebot qui se met en route. N’en restons pas à une éventuelle frustration. Les participants ont vécu une expérience. C’est déjà un fruit très positif. Les sujets ont été posés sur la table (les femmes dans l’Église, la place des plus pauvres, les identités sexuelles). Ces sujets jusqu’ici n’étaient abordés que dans les couloirs. Là ils ont été exposés, en partant de témoignages et d’expériences vécus. On n’en est pas resté à la théorie. Nous sommes sur un chemin de discernement : il s’agit d’abord de poser les vraies questions – et elles ont été posées dans le document, de façon réaliste. Des portes ont été ouvertes sur la gouvernance, le travail des évêques, la formation des prêtes. La place des femmes, la place centrale des plus pauvres ont été rappelées. Des propositions concrètes ont déjà été faites mais les grands chantiers pour des décisions sont encore à venir.
Alors oui, on peut être déçu que cela n’aille pas assez vite, mais n’oublions pas qu’il faut avancer avec des diversités culturelles différentes. Le document final en témoigne ; il faut les intégrer.
Ma perception, c’est que les mères et pères synodaux se sont laissés toucher et ont exprimé, certes, des opinions différentes, mais ils ont aussi entendu les raisons de ceux qui ne pensent pas comme eux. Cette attitude très fraternelle, joyeuse, est un signe qu’on est sur le bon chemin.

Quelles leçons tirer de cette expérience pour Promesses d’Église ?
D’abord, approprions nous le texte, travaillons-le dans nos mouvements, avec cette manière de faire vécue durant le synode. À Promesses d’Église, nous allons dans le bon sens. J’ai vu des concordances entre ce que nous vivons ici et ce qui s’est vécu à Rome : les sujets de nos travaux et de nos groupes de travail, le mode d’élaboration de la contribution pour le synode. J’ai reconnu les mêmes fruits de joie, la certitude que ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise ; nous goûtons l’unité dans la diversité.
Les laïcs ont une mission essentielle dans l’Église et c’est tous ensemble, dans la diversité des charismes, que nous sommes missionnaires pour faire advenir le Royaume. Continuons ce travail, faisons remonter les expériences positives, partageons-les. N’en restons pas aux théories, au débat d’idées. Il a été rappelé à Rome que le ministère de l’évêque se vivait dans son diocèse, mais avait une dimension universelle. Comprenons aussi que ce que vit chaque baptisé, à sa place, dans son lieu d’appartenance, son mouvement, selon son charisme, apporte à son lieu de vie mais aussi contribue à la mission de l’Église universelle. Il s’agit de valoriser cet apport particulier de chacun, de passer d’une Église hiérarchique à une Église des charismes particuliers.


COMITÉ DE SUIVI DES DÉCISIONS POST-CIASE PRISES PAR LE CEF EN MARS 2023
Ce trio a rencontré le Conseil permanent en octobre. Il s’est ensuite réuni et s’est organisé en se répartissant le suivi des propositions des 9 groupes qui ont été adoptées par l’Assemblée plénière. Pour ma part je suis plus particulièrement chargée des groupes 7 (la manière d’associer des laïcs aux travail de la CEF), 8 (l’analyses des causes des violences sexuelles dans l’Église) 9 (la vigilance et le contrôle des association de fidèles menant une vie commune).
La première étape de notre travail a été de rencontrer les groupes de travail pour les écouter, comprendre leur cheminement afin de repérer ce que peut être le suivi de celles de leurs propositions qui ont été retenues.
Il est prévu que notre trio se rencontre tous les mois et rencontre le Conseil permanent une fois tous les deux mois. C’est maintenant que nous allons entrer dans le travail proprement dit. Dominique Rouyer

Télécharger l’intégralité de la Lettre de novembre de Promesses d’Eglise

En savoir plus sur Promesses d’Église : https://www.promessesdeglise.fr/

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