La Commission théologique de la CORREF a publié récemment un petit ouvrage dont la thématique est très d’actualité ; il s’agit d’interroger les relations homme-femme dans le monde, dans l’Eglise et dans la vie religieuse. Ce document est disponible à la vente à la Corref.
Extrait de la Préface de Sr Véronique Margron,
Présidente de la Corref
La place des unes et des uns…
Femmes et hommes en ce monde, dans l’Église, dans la vie religieuse. Le sujet de ce dossier – choisi de longue date – trouve une acuité toute particulière en ces temps. Violences contre les femmes, statut encore de mineures, de sans-droit dans nombre de parties du monde ; abus de pouvoir, de conscience et agressions sexuelles dans l’Église. Voilà un tableau sombre. Pourtant, nul ne peut le nier, dans nos sociétés européennes la situation et la reconnaissance des femmes se sont transformées, spécialement au cours des soixante dernières années. Nous ne sommes pas au bout, mais les mentalités et les pratiques, en cette partie du monde démocratique du moins, avancent.
Peut-être qu’à sa modeste mesure, au regard de sa tradition séculaire et de l’expérience qu’elle confère, les femmes et les hommes qui constituent la vie religieuse en France peuvent apporter leurs contributions, sans naïveté et sans prétention mal placée, devant les abus spirituels, de conscience, d’autorité, voire les violences sexuelles, qui se sont déroulés à l’intérieur de communautés. C’est cette contribution qu’offre cet excellent document de la commission théologique de la Conférence des Religieux et Religieuses de France.
De nombreux textes de l’Église sont androcentrés : aux femmes sont souvent associés les termes de discrétion, soumission, silence, service. Comment, dès lors, quitter la discrimination au profit de la reconnaissance, de la conversation ? Femmes et hommes nous partageons même dignité, sommes de la même chair, avons compétences, capacités et limites. Nous avons aussi, chacune et chacun, une connaissance de Dieu. Est-il possible de mettre en œuvre des relations ecclésiales qui ne soient plus sous une modalité hiérarchique où nous ne parvenons pas à signifier la différence autrement que par une forme de domination ? Avec son cortège de clichés, de bêtises, voire d’injustices et de drames…