Dans son livre le 2 octobre, paru aux éditions Desclée De Brouwer, Marie-Jo Thiel s’attaque à un sujet sensible, voire tabou dans l’Église catholique : le célibat ecclésiastique obligatoire de ses prêtres. Il faut bien l’avouer : dans une société de plus en plus sécularisée et dans une Église doublement affaiblie, par la baisse des vocations presbytérales et par les abus sexuels, cette discipline ne fait plus forcément signe.
Recension de la corref
Inversant le titre d’un ouvrage célèbre de Simone Weil, l’auteure, médecin et universitaire dont on connait la qualité des écrits, veut faire émerger la tension inhérente à ce qui est demandé aux prêtres : tout commence par la grâce, celle de l’ordination, mais l’obligation corrélative du célibat peut être source de pesanteur.
Tout récemment encore, dans Le Monde du 28 septembre 2024, Mme Danièle Hervieu-Léger consacrait deux pages de chronique au célibat des prêtres, éternel débat de l’Église. En reprenant la question « Y a-t-il un lien entre le célibat exigé pour les clercs catholiques et les violences commises par certains d’entre eux ? » La question est tronquée et le célibat « n’est pas le sujet », assurait Sr Véronique Margron. De fait, une femme ne saurait être le rempart de la violence sexuelle : n’oublions pas que l’immense majorité des agressions sexuelles se déroule dans l’enclos familial. La CIASE ne dira pas autre chose en affirmant qu’il « n’y a clairement pas de lien de causalité entre le célibat et les abus sexuels. » La Commission invite toutefois à questionner le système dans lequel s’inscrit le célibat et à mesurer ses effets : survalorisation de la figure du prêtre, hiérarchie de surplomb…
Lire l’intégralité de la recension :
La grâce et la pesanteur – Le célibat obligatoire des prêtres en question
Marie-Jo Thiel (Auteur) aux Editions DDB
256 pages, 18,90 €