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Publication ” Mettre en œuvre les recommandations de la CIASE”

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Publication ” Mettre en œuvre les recommandations de la CIASE”

La CORREF vient d’éditer une nouvelle publication rassemblant en un seul ouvrage les recommandations de la CIASE y compris le travail de la commission théologique et le Vadémécum des droits des religieuses et religieux. On peut se le procurer exclusivement à la Conférence.

Préface de sœur Véronique Margron, op, présidente de la CORREF

« Ne travaille pas au malheur de ton prochain alors qu’il vit sans méfiance auprès de toi ».
Proverbes 3, 29

Le théologien canadien Jean-Marie Tillard dans l’ensemble de son œuvre toujours actuelle sur la vie religieuse (1970-1985), évoque nombre de fois la vie religieuse comme un hommage, comme un souci, une préoccupation, « tournée vers Dieu et même en temps rongée par l’inquiétude du monde ». Nous sommes là à cause du Christ et en faveur de ce temps. Elle s’insère, disait-il encore en 1986,
« dans le dynamisme de ce que l’Évangile décrit comme l’entrée de Dieu dans la chair du monde, au cœur du réalisme du drame humain, en pleine communion à la détresse et aux espérances des hommes. »

C’est bien en cet endroit que s’enracine notre décision de la vie religieuse chrétienne.
À cause du Christ et travaillée par l’inquiétude du monde.
Pourtant. Nous avons découvert un continent de ténèbres. Non pas en ce monde. Mais en nous.
Non pas chez les autres mais chez nous, en notre Église, en notre histoire, en nos communautés. Ténèbres engendrées par les morts intimes infligées au corps, à l’âme, à l’esprit, à l’enfance, à l’espérance, de celles et ceux, petits et grands, qui vivaient sans méfiance dans nos maisons, nos institutions, notre proximité, notre aura, notre autorité, notre réputation, et partageaient nos liturgies et sacrements.

Là où la paix, la croissance, la sûreté d’être aimé en vérité, dans le respect le plus absolu devaient être signifiées, c’est la violence sournoise, la peur, le mal qui dévore qui se sont déchaînés. Sans bruit.
À travers le labeur mené par les groupes de travail décidés à partir du rapport de la CIASE, avec leurs recommandations, il s’agit de signifier dans nos actes que nous sommes « rongés par l’inquiétude » pour les victimes d’abus spirituels, de confiance, de pouvoir, de conscience et d’agressions sexuelles. Cette indignation et cette inquiétude-là ne sont pas périphériques. Elles ne sont pas conjoncturelles en attendant, enfin, des jours meilleurs. Elles font désormais partie de nous-même. De notre engagement. Il ne s’agit pas d’un dossier que nous espérons enfin clore d’ici quelque temps. C’est de notre chair et cela nous entame. Non pour renoncer à cette vie religieuse à laquelle nous croyons de toute notre âme. Mais pour qu’elle soit honnêtement « à cause du Christ ». Que nous en vivions.
Interroger nos traditions, nos textes fondateurs, lire véritablement la Bible, repérer les risques, nommer les emprises, quitter nos ingénuités coupables, déceler les abus de pouvoir, interroger la formation, la gouvernance, etc. Bref faire le plus de clarté possible, là est notre obligation. À leur mesure et dans leur domaine, ces contributions en sont un jalon important.

Je remercie de tout cœur les pilotes et membres des groupes de travail et de la commission théologique de la CORREF pour leurs ouvrages fondamentaux et denses. Il nous fallait voir large dans les questions abordées et les travaux effectués en témoignent avec une grande rigueur. Non pour nous démoraliser. Mais au contraire comprendre qu’à crimes systémiques réponse systémique. Aussi toute décision qui renforce la liberté et la dignité, protège des confusions, empêche les cumuls de positionnements, se prémunit contre les corporatismes, l’enclos de l’entre-soi et les idéalisations, qui nomme les choses telles qu’elles sont, toutes ces décisions luttent contre la chaîne des abus et des agressions. Pour nous-mêmes, nos propres membres, notre sens à être dans la vie religieuse avec liberté, comme pour celles et ceux dont nous avons mission de prendre soin.

Le faire afin que nous sortions des empêtrements « où chaque événement est comme une clef de voûte située à la croisée d’un ensemble de lignes de forces, et non le résultat d’une cause unique ».
Ces contributions, avec bien d’autres aujourd’hui, sont essentielles. Mais elles ne sont là que pour soutenir notre courage, notre détermination, notre intelligence et notre foi afin de prendre les décisions, les orientations indispensables. Ces dernières sont œuvres de justice, pour toutes les victimes connues et inconnues, mais aussi pour nos propres membres, pour nos traditions, pour l’Évangile que nous désirons vivre et essayons de suivre. Tout ce travail est alors une œuvre d’espérance.

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